L’Adoration


« Adorer le Seigneur veut dire que devant lui nous sommes convaincus qu’il est le seul Dieu, le Dieu de notre vie, de notre histoire» et «cela a une conséquence dans notre vie : cela suppose de se dépouiller de beaucoup d’idoles petites et grandes que nous avons» et qui «empêchent d’adorer le Seigneur».

Pape François au cours de la messe, à Saint-Paul-hors-les-Murs, ce 14 avril 2013.

pape francois et ostensoir

Jésus dit à la Samaritaine : « Les véritables adorateurs adoreront le Père en Esprit et en Vérité, tels sont en effet les adorateurs que cherchent le Père. » (Jean 4, 23). Toujours les hommes cherchèrent à adorer le divin : par grandeur d’âme, par intérêt, par peur. C’est pourquoi nous trouvons des temples, des cultes partout. Aujourd’hui, Jésus m’apporte deux choses. Comme à la Samaritaine, il me révèle que le Père cherche des adorateurs. L’adoration est une rencontre entre la quête de Dieu et celle de l’homme. Elle se situe d’emblée dans la gratuité réciproque de l’amour. Le Père me cherche. Quelle joie de le savoir ! Il apporte aussi le moyen d’adorer en Esprit et en Vérité puisqu’il me donne l’effusion de l’Esprit et qu’il est, lui-même, la Vérité.

Le moyen de rencontrer Dieu

L’adoration du Saint-Sacrement est sans doute le meilleur moyen de rencontrer Dieu. Je me tiens devant l’hostie consacrée, si possible montrée dans l’ostensoir, devant celui qui est la Vérité en se donnant par amour : « Voici mon corps livré pour vous ». Je peux y relire un passage de la Bible. Ce n’est plus simplement un texte puisque le Messie dont on parle est là, pour moi. Je peux aussi intercéder : présenter les besoins de ceux qui m’entourent. Mais surtout, je viens offrir mon temps : « Offrez vos corps en hostie vivante, sainte et agréable à Dieu » (Romain 12,1). Comment obéir à saint Paul sinon en étant là, simplement, devant celui qui offre son corps pour moi : être ainsi en recherche l’un de l’autre, avoir faim de nous rencontrer, corps devant corps.

adoration bougies ostensoir

S’abandonner, se reposer en Dieu

Alors que j’imagine souvent que la prière demande des exploits psychologiques, une méthode ou devoir faire des choses, Dieu m’invite d’abord au repos. Il est là. Le long temps où je ne fais rien devant lui me fait comprendre que Dieu seul est le but de ma vie. En sortant d’un temps d’adoration, je peux m’interroger : qu’est-ce que le Père a cherché à faire en moi, de moi ? Et même, s’il ne s’est apparemment rien passé, je demeure en paix. En cherchant à me rencontrer, à me construire dans le plus intime, le Père m’unit à l’Église.

Je ne suis jamais seul.
Le lieu de la liberté intérieure… de notre réponse
Cette prière si personnelle rassemble de plus en plus de chrétiens et elle est au fondement des principaux mouvements missionnaires de notre époque.

Le temps de Dieu…

Dans nos vies tendues, l’adoration se répand de plus en plus au cœur des paroisses, y compris la nuit car beaucoup y trouvent un repos plus bénéfique que le sommeil. On parle aussi d’adoration perpétuelle, lorsque dans un même lieu, une suite continue de personnes se relaie devant le Saint-Sacrement. Et moi ? « J’aimerais bien adorer, mais je n’ai pas le temps »…
Beaucoup le pensent spontanément. Pourtant, celui qui adore sait combien Dieu y unifie sa vie, l’aide à réorganiser son temps et en définitive, lui en fait gagner ! Alors, peut-être suffit-il de le décider… et de commencer ?

(Texte du père Pierre-Olivier Picard)

« Je voudrais affirmer avec joie qu’il y a aujourd’hui dans l’Eglise un «printemps eucharistique»: combien de personnes demeurent en silence devant le Tabernacle, pour s’entretenir en une conversation d’amour avec Jésus! Il est réconfortant de savoir que beaucoup de groupes de jeunes ont redécouvert la beauté de prier en adoration devant le Très Saint Sacrement. Je prie afin que ce «printemps eucharistique» se répande toujours davantage dans toutes les paroisses, en particulier en Belgique, la patrie de sainte Julienne de Liège. »

Benoit XVI, audience générale 17 novembre 2010

En effet, ce nouveau printemps eucharistique a des racines dans notre bonne cité ardente de Liège, à la suite de Sainte Julienne de Liège (ou de Cornillon). Le pape Benoit XVI a développé la vie de Sainte Julienne dans son audience générale du 17 novembre 2010.